CE N’EST PAS TRÈS COMPLIQUÉ de Samuel Ribeyron.
Les éditions HongFei présentent principalement des oeuvres interculturelles : un texte chinois (parfois né des plumes les plus anciennes) accompagné des illustrations d’un artiste français. Certains albums dévient de cette ligne éditoriale, comme les carnets de voyage de Nicolas Jolivot, dont Chine, scènes de la vie quotidienne, qui tient soigneusement à distance tout stéréotype, mais qui s’attache aux sens mis en éveil, à travers l’observation, l’écoute, et les papilles (l’auteur « croque » joyeusement, jusqu’à vous faire saliver). Un touriste pas comme les autres, avec lequel le voyage est une réelle ouverture à la différence.
Parmi ces albums, certains n’ont cependant pas de lien avec la Chine, si ce n’est peut-être un auteur voyageur. CE N’EST PAS TRÈS COMPLIQUÉ de Samuel Ribeyron trouve sa place chez HongFei par la délicatesse avec laquelle il aborde les thèmes de la relation à l’autre et de la découverte d’une intériorité inconnue.
Un petit garçon et une petite fille dessinent une forêt à la craie, dans la rue où ils sont voisins. Leur grande complicité se passe de mots jusqu’au jour où Louise demande à son ami ce qu’il a dans la tête. D’abord sans réponse, il rentre chez lui et soulève alors le plus naturellement du monde ses cheveux pour partir en quête de ses émotions : ou comment évoquer le calme, l’inquiétude, la timidité ou encore la douceur à travers de fantastiques forêts intérieures.
Mais lorsque l’enfant veut raconter sa découverte à Louise, celle-ci a déménagé. La pluie efface leur forêt partagée, mais lui ne pleure pas. Après sa tête, il lui reste à ouvrir son cœur, pour découvrir qui s’y cache…
CE N’EST PAS TRÈS COMPLIQUÉ, et pourtant Samuel Ribeyron exprime et illustre la profondeur des sentiments avec l’histoire d’une sensibilité.