Une terrible tempête, un naufrage et voici le roi Jehan 1er échoué sur une île déserte qui crie au secours. Déserte ? Non, lui répond alors la voix du pirate Matt le Maudit. Malgré leur apparence léonine commune, tout les oppose : leur statut social, leur langage, leurs habitudes. Ils devront pourtant cohabiter pour survivre.
Le roi apprend les bases de la vie sauvage, puis ils s’entraident, partagent leurs savoirs et finissent même par se ressembler. Une double page les représente, paisibles, couchés sur le sable en train de siroter le jus d’une noix de coco. Seule différence : le roi porte toujours sa couronne.
Tout fait sens dans l’album : le choix des couleurs – noir et gris avec une touche de jaune qui va d’un personnage à l’autre, la mise en page avec le recours parfois aux moyens de la BD, le choix du graphisme. Les paroles du roi qui utilise un style ampoulé sont transcrites en écriture cursive, celles du pirate en script. Pourtant, s’il mange les lettres muettes et utilise l’argot, il fait des rimes…
Au bout d’un an de vie commune, une voile à l’horizon : c’est la marine royale et chacun devra retrouver sa place et son identité. Pas sûr… les lettres s’embrouillent, les rôles s’inversent, mais je ne vous en dis pas plus… Le dénouement est surprenant.
Un album qui revisite avec humour l’histoire de Robinson et qui interroge surtout le jeune lecteur sur la notion d’identité.
À partir de 6 ans.
Le Pirate et le roi
texte : Jean Leroy / illustrations : Matthieu Maudet
L’école des loisirs, 2015