Je me suis plongée dans ce court roman la tête la première, sans même avoir lu le résumé, juste parce qu’un ami libraire me l’avait mis entre les mains. « Lis-le. »
On la surnomme Rage et elle a traversé l’enfer pour arriver en France. Traumatisée par ce qu’elle a vécu, elle reste renfermée sur elle-même, malgré le soutien d’une amie à ses côtés.
Jusqu’à ce que son chemin croise celui d’une chienne maltraitée. Le regard de l’animal la transperce, tout en lui fait écho à son passé, à sa souffrance. C’est le déclic pour Rage qui va tout faire pour soigner la chienne, comme si c’était sa propre vie qui était en danger.
Le roman laisse une part d’ombre importante sur le passé de la jeune fille, l’imagination du lecteur devant se charger de compléter, ce qui peut être déstabilisant.
Rage brosse le portrait d’une jeunesse qui aime faire la fête mais qui est aussi ouverte aux autres, curieuse, voire aidante pour les plus courageux.
Il montre la dureté des épreuves auxquelles sont confrontés les migrants à la recherche de sécurité.
La jeune Rage est entourée de deux personnes : Artémis qui la comprend et la soutient, et Jean, un jeune garçon dont elle fait la connaissance lors de sa rencontre avec la chienne, touchant et intrigué par le mystère dont Rage est enveloppée.
Particularité : le roman est court (une centaine de pages) mais cela va avec la durée du récit qui est courte aussi, une petite dizaine d’heures à peine.
Rage est un bref roman que la plume d’Orianne Charpentier rend touchant sur le désarroi des migrants et leur fragilité, mais aussi sur leur courage.
Rage, Orianne Charpentier, Gallimard, collection Scripto, 2017
Pour d’autres articles de Juliette, un lien vers son blog littéraire : Celle qui lit dans la nuit