Coup de coeur de Sylvie Van-Praët pour Odette fait des claquettes, de Davide Cali et Clothilde Delacroix, éditions Sarbacane, 2020.
Ne serait-ce que pour le plaisir de retrouver les illustrations de Clothilde Delacroix, il ne faut surtout pas se priver de cet album qui est un vrai moment de plaisir où le propos de la différence est tenu avec humour autant par l’auteur que l’illustratrice.
Odette ne sait pas très bien à quoi s’en tenir : trop maigre pour ses parents, trop grosse pour ses camarades d’école, trop ceci, trop cela… Mais elle Odette, « Qui peut savoir ce qu’elle a dans la tête ? » Odette aime manger, danser en costume d’abeille devant son miroir et surtout lire les romans de Léo David pour y retrouver son héroïne préférée Sauterelle qui ne mange que des tomates et des pousses de soja.
Quand on est rondelette la tentation est grande de devenir comme les autres ne serait-ce que pour en être accepté. Alors Odette décide d’arrêter de manger. Mais une telle décision ne peut tenir longtemps face à une maman qui l’emmène au « Paradis des bonbons ». Quand l’arrivée de Léo David est annoncée dans sa classe, Odette ne se tient plus de joie. La surprise devient révélation quand Odette découvre que Léo David est une femme – « En fait elle s’appelle Léonie »-, »elle est énorme », elle adore les spaghettis bologneses et les gâteaux et surtout : » Tout le monde l’écoute quand même, hypnotisé ».
L’illustration de Clothilde Delacroix se reconnaît tout de suite : un trait vif , une bichromie très maîtrisée, comme dans « Son chat-chat à sa Chouchoute » ou » Son chien-chien à sa mémère » d’Agnès de Lestrade.
Le personnage d’Odette, très touchant, à la « Little miss sunshine « , est présenté le plus souvent sans décor, sur fond blanc. Les illustrations, réparties sur les pages d’une façon proche de la BD, donnent de la vivacité au récit et l’humour de Clothilde Delacroix s’y déploie.