À partir de 15 ans
Thèmes : Adolescence – Délinquance – Rencontres
Condensé pour pressés : Un adolescent au seuil de sa majorité traverse une période bien sombre, les difficultés s’enchaînent et il tente de réagir bien maladroitement. Soudeur dans une petite entreprise, il tente de se faire accepter dans une bande de voyous. Lors d’un cambriolage, une rencontre inopinée lui permet de trouver une aide qui le conduira, après violences et péripéties, vers une vie que l’on devine plus sereine.
Olivier Ka
Quitte l’école à seize ans, et entre dans le monde des petits boulots (radio, revue, critique, claviste…). Il est donc naturel qu’on le retrouve en tant qu’auteur de romans, de nouvelles, de bandes dessinées, de livres jeunesse (depuis 2000), de spectacles vivants (de ses livres). Il traverse ces formes avec une plume aiguisée où chaque personnage est imprégné d’émotions paradoxales, permettant au corps lisant de se ressentir à la lecture. Il est de ceux qui amènent avec délicatesse l’ouragan des affects.
CRITIQUE
Une rencontre inattendue, un lieu particulier qui se révèle magique et l’histoire de cet adolescent bascule. Melkior se laisse entraîner.
Noir le coeur meurtri, noire la violence qui traverse ce roman, noirs les souvenirs qui remontent enfin à la conscience, noire la maison qu’on garde fermée, noire la colère qui anime le patron de Melkior, noir le silence dans lequel il s’enferme pour échapper aux adultes, noirs les murs de la pièce où la magie opère, noirs les sous-bois qui mènent à la clairière.
Le monde de Melkior est très violent : les copains délinquants qui le fascinent, le patron agressif, les parents enfermés dans leur angoisse. Et soudain un personnage insolite, François, qui accueille cet adolescent perdu dans son salon, lui donne l’argent qu’il venait voler et lui propose de lire un roman. De cette rupture avec l’ordinaire, va découler toute une série de mésaventures douloureuses et salvatrices. Nous suivons Melkior au quotidien ; à l’atelier où il soudait des plaques de métal entre elles, avant de se voir interdit de travailler par un patron qui a décidé de le contraindre à démissionner. Melkior résiste et se mure dans le silence. On le retrouve avec la bande de délinquants et son chef dont il rêve de devenir l’ami. Plus tard il rentre chez lui où une mère très bavarde ne parvient pas à l’écouter. Alors là encore il se tait. Enfin chez François, Melkior raconte, écoute et se voit lancer un étrange défi qui va le pousser à réfléchir.
Renvoyé de son lycée pour conduite violente, Melkior reste un adolescent prêt à utiliser ses poings pour régler ses comptes. Agressé il devient agresseur, il libère sa rage, se venge en frappant avec un pied-de-biche. La peur, les cris, le sang, la douleur, la solitude lui collent à la peau. Il rêve de fuir. Il lutte aussi pour repousser des souvenirs qui le hantent.
Il découvre peu à peu, au fil du roman, des lieux insolites, pleins de mystères, où les autres personnages se racontent, retracent leur histoire, expriment leurs sentiments.
Olivier Ka aime les lieux qui révèlent les gens, les enferment pour mieux les libérer, les confrontent avec leurs peurs.
Melkior, au terme de ce parcours initiatique, s’est réconcilié avec lui-même et aura tissé des liens d’amitiés avec des gens qui se seront montrés sincères.
La mère, seule personnage féminin du roman, est plutôt décevante, c’est dommage !
Catherine.
Amatrice de romans, je trouve en littérature jeunesse,
de belles aventures à lire et à partager. J’aime les textes
bien écrits où les personnages et les lieux me surprennent.
Actualités SALON
Olivier Ka sera présent les trois jours au stand de la librairie Legend BD.
Le samedi 19 mars, il fera deux lectures sonorisées et dessinées:
– Une avec Régis Lejonc, L’enfant qui voulait toucher le ciel, à 11h, salle des contes
– Une avec Carole Chaix, Jardin (extra)ordinaire, à 15h, salle des contes