À partir de 13 ans…
et l’on prend aussi plaisir à lire ce livre en tant qu’adulte.
Thèmes : protection des animaux sauvages – grand nord sibérien – formation adolescente
Condensé pour pressés : Au cœur de la taïga russe, dans une réserve naturelle proche de la frontière chinoise. Felitsa, treize ans, vit ses dernières vacances d’écolière dans son village, avant de rejoindre à la rentrée un collège en ville. Elle en profite pour accompagner sa mère qui est la seule garde-forestière de la région. Au cours d’une de ses tournées d’inspection, celle-ci a repéré une tigresse, prête à mettre bas, et elle se charge de la protéger contre les braconniers. Mais les trafics sont nombreux et la tâche sera rude !
Xavier-Laurent PETIT (auteur)
Si je me regarde de l’intérieur, je n’ai pas grand-chose à raconter car, à vrai dire, je n’ai pas la fibre introspective. En revanche, si j’observe ce qui se passe dans le monde autour de moi, là je sens qu’il y a de quoi dire « . Après des études de philosophie, il devient enseignant, puis se consacre à l’écriture seule. La plupart de ses romans se passent « ailleurs », dans des contextes sociaux et politiques très réalistes et souvent brutaux.
CRITIQUE
Dès les premières pages, j’ai été entraînée dans cet « autre » monde, si différent du nôtre, un « monde sauvage » qui n’a rien d’imaginaire pour autant. L’auteur procède par petites touches pour évoquer ce village pauvre de Sibérie, proche de la frontière avec la Chine, ses quelques habitants dénués de ressources et, tout autour, une nature environnante encore sauvage, belle et hostile taïga où – moi, lectrice – je pénètre en 4/4, avec Felitsa et sa mère… pour une visite d’inspection.
J’ai ressenti une forte émotion à la première apparition de la tigresse, plus encore peut-être quand elle revient avec ses deux petits. Et que dire du moment où elle disparaît ! S’est-elle cachée de l’autre côté de la frontière, où tout est à craindre quand on sait que là-bas, la dépouille d’un tigre vaut des milliers de dollars ? Là, nous quittons le romanesque pour entrer dans la dénonciation d’un fait bien réel, que confirme l’hommage de Xavier-Laurent Petit au début de son livre : à John Vaillant (pour le récit d’une chasse au tigre) et à Peter Matthiessen (pour une étude scientifique sur les tigres de Sibérie et leur disparition progressive).
Ce livre est aussi un « roman d’apprentissage ». J’ai été touchée par Felitsa, qui, à treize ans, se cherche, comme on peut le faire à cet âge. Elle s’éloigne de ses amies d’école parce qu’elle est déjà plus mature et préfère accompagner sa mère dans son travail d’inspection ; ou rendre visite à son ancienne institutrice qui lui ouvre sa bibliothèque, lui prête ses livres et, peu à peu, lui fera aussi découvrir un passé sombre de la période soviétique et de ses camps de prisonniers.
Le roman dégage un fort impact émotionnel et suscite la réflexion sur des sujets graves et documentés, sans jamais être pesant. Dommage toutefois que l’auteur termine son récit par un « happy end », peu crédible. J’ai eu à ce moment-là l’impression qu’il lui fallait répondre à la commande : Y a-t-il une sorte de « règle » pour les livres destinés aux ados, où le dénouement doit nécessairement être « optimiste » ?… Mais ce n’est finalement que peu par rapport à la qualité de l’ensemble.
Josette
Longtemps enseignante en collège puis en lycée,
j’ai évidemment pu constater la difficulté croissante
de la plupart des élèves – pré-adolescents ou adolescents –
à entrer dans la lecture de textes longs. Pour qu’ils osent
« replonger » dans les livres, un court roman tel que celui-ci
saurait susciter leur intérêt et leur questionnement.
ACTUALITES SALON
Retrouver Xavier-Laurent Petit le vendredi et le samedi sur le stand du libraire Chantelivre.
Le samedi 19 à 17h il fera une lecture pour un public à partir de 10 ans, dans la salle des contes.