Audrey Gaillard, chargée de mission de Val de Lire, est intervenue le 30 mai au Canopé d’Orléans pour partager l’expérience de Val de Lire et souligner l’importance de la lecture à haute voix dans le développement du tout-petit et de l’enfant.
Les membres fondateurs de l’association Val de Lire (créée en 2005) ont très vite mis en place des séances de lectures à haute voix, s’appuyant sur les travaux de René Diatkine, pédopsychiatre, Marie Bonnafé psychanalyste et Tony Lainé, psychiatre et psychanalyste, qui ont fondé en 1980 l’association A.C.C.E.S. (Actions culturelles contre les exclusions et les ségrégations). Ils ont écrit de nombreux témoignages, des comptes-rendus de recherche. Ils ont publié des textes qui font référence, ils sont pour Val de Lire les bases de notre travail (dont Les livres c’est bon pour les bébés de Marie Bonnafé, collection hachette littératures). Val de Lire s’appuie également sur les textes publiés par l’Agence quand les livres relient, dont elle est membre, convaincue que l’expérience littéraire dès le plus jeune âge favorise l’épanouissement de l’enfant, nourrit son imaginaire et développe son langage.
Audrey Gaillard s’est ainsi appuyée sur de nombreuses références pour démontrer l’importance de la lecture et de la littérature dans le développement psychique du jeune enfant : Evelio Cabrejo-Parra, psycholinguiste et vice-président d’ACCÈS, Donalds Woods Winnicott, Psychanaliste, Dominique Rateau, orthophoniste et Présidente de l’Agence quand les livres relient, Joëlle Turin, critique et formatrice en littérature de jeunesse, Geneviève Patte, bibliothécaire, Michèle Petit, anthropologue…
L’enfant, à la naissance, est sensible à la rythmique, c’est pourquoi il faut lui apporter de la poésie et de la littérature dès son plus jeune âge. La littérature est constitutive du développement psychique de l’enfant. Son rôle est primordial, elle accompagne l’enfant qui est en train de se construire et l’aide à franchir différentes étapes par le biais de la fiction, du jeu et du rire. L’album offre à l’enfant la possibilité de se reconnaitre, de se confronter aux autres, de vivre des expériences, de comprendre ses émotions, de mettre des mots sur ses ressentis, d’apporter de la matière pour penser… L’être humain a besoin de langage pour se construire en tant que sujet. Audrey Gaillard a donné quelques exemples d’interventions proposées par Val de Lire en expliquant la nécessité d’un regard bienveillant et positif de la part de l’adulte pour que la lecture à haute voix soit un moment de plaisir partagé contribuant à l’épanouissement de l’enfant. Partager une lecture avec un enfant c’est ouvrir le sens des mots, c’est lui permettre d’élargir ses représentations du monde, d’élaborer des possibles, et aussi de revenir à lui, de cultiver sa liberté intérieure et son lien avec les autres.
Elisabeth Roux a prolongé la réflexion en démontrant que le rôle de la littérature reste primordial dans le développement de l’adolescent, c’est-à-dire au moment où sa relation au langage se poursuit et se complexifie en même temps que son rapport au monde évolue ; mais aussi au moment où il est confronté à de nouveaux besoins et questionnements.
La littérature peut lui permettre de vivre des expériences humaines pour construire la sienne, il peut y puiser ce dont il a besoin.
« La littérature est un poumon qui nous permet de respirer » Evelio Cabrejo-Parra, à Beaugency, le 19 mai.