Sous forme poétique, déclinez les 4 saisons.
Hiver :
Pieds froids dans de lourds godillots, mains gercées dans les poches, ils marchent. Vite. Le poële de l’école les attend.
Printemps :
La rumeur joyeuse du vent l’a annoncé. Les joues des filles rosissent, elles rient en se tenant par le bras. Le miaulement des chats me réveille la nuit.
Eté :
Travail des gerbes, grondement de la batteuse et sacs de blé engrangés. Un mouchoir à carreaux sur la tête, mon père, couché à l’ombre d’un arbre, fait la sieste.
Automne :
Il pleut. La terre grasse retournée par les labours attendra la semence. Les prairies regorgent d’eau. L’odeur de chien mouillé empeste la cuisine. Demain, nous irons cueillir des champignons.
Marie-Claire
Le froid fige les dernières feuilles à la surface de l’eau,
les mésanges charbonnières se chamaillent pour la nourriture,
attise les braises, s’il te plait,
c’est l’Hiver
Le soleil colore les bourgeons tout gonflés des peupliers,
les premières violettes éclairent la pelouse,
le ruisseau se prend pour un torrent,
c’est le Printemps.
Des nuages de poussière annoncent les épis de blés fauchés.
La douceur des soirs qui s’étirent fait oublier,
la canicule difficilement supportée,
c’est l’été.
Il a l’éclat des derniers moments
Vite, il reste peu de temps pour cet amour fou
qu’en tempête il nous donne,
C’est l’automne.
Nicole
Automne moussu, des toiles endiamantées tapissent la terre sombre, tissent la crête de herbes. Les nuages tombent et noient l’horizon pâle où se lève une lune rebondie.
Printemps frais et humide qui glace les rayons d’or du petit matin où se mêlent l’odeur de terre qui s’éveille et de feuilles tendres. L’attente s’achève.
Eté sur sa fin, champs massacrés aux chaumes hérissés, armées de tournesol fanés, air sec et cassant.
Hiver ensoleillé d’or pâle, les arbres en dentelle noire endeuillent le ciel du soir, l’air immobile et froid fige le paysage.
Automne,
Je n’ai toujours pas reçu sa lettre, j’attends, je scrute, je piétine, je m’emporte.
Je bondis vers la boîte aux lettres, je mets des coups de pied dans les feuilles, j’ y crois, je regarde ds la fente de la boîte, j’ y crois, l’épaisseur des lettres, je les saisis. Toujours rien.
Hiver,
J’y vais la boule au ventre vers la boîte aux lettres, je me recouvre du grand châle, et je marche dans l’allée, je redoute de ne toujours pas trouver sa lettre, la boite me glace le bout des doigts, je saisis les enveloppes humides. Aucune nouvelle de lui, je suspend le châle dans l’entrée.
Printemps,
Je m’efforce de ne plus y penser mais c’est plus fort que moi. Je me retiens pendant 3 voir 4 jours, je ne vais pas relever le courrier comme si cela multipliait les chances de découvrir sa lettre. Je passe devant la boîte, repasse, débarrasse l’allée de quelques mauvaises herbes, j’attends sa lettre qui ne viendra jamais.
Été
Je pars. La maison est vendue. Je baisse le store de la voiture, le soleil m’eblouit à en pleurer. Les nouveaux feront suivre mon courrier, si besoin.
Audrey
Ecrivez un texte sur le thème de la pierre ( ou cailloux, gravier)
Elle disait l’âge de la maison cette pierre. Elle reposait sur la partie gauche du seuil et se dressait sur une vingtaine de cm de hauteur, servant d’assise à une autre pierre également galbée sur laquelle s’appuyaient quelques autres encore, constituant ainsi une entrée singulière à cette modeste habitation médiévale. L’enfant, s’asseyait sur le seuil et touchait ou plutôt caressait la partie basse de la pierre qui ne représentait rien de particulier mais qui tout de même pouvait faire penser à un visage dont les aspérités auraient été estompées par les caresses de milliers de mains, aidées peut-être par les allers et venus des balais durant quelques siècles de ménage.
Et là, au soleil de fin d’après-midi, la pierre tiède pouvait se livrer, raconter à l’enfant la vie d’avant, quand elle, la pierre a été arrachée à une carrière , taillée au burin et au marteau par un homme sur un chantier, apportée et scellée là. Elle peut raconter à sa façon les pages du manuel d’histoire et les récits familiaux : la Saint Barthélémy, les révolutionnaires réfugiés ici, le poilu de retour du front, les résistants arrêtés … Chaque jour, elle peut raconter, il suffit de s’asseoir là .
Nicole
Elle tient les trois petits cailloux dans sa main droite. Trois cailloux, trois nuits encore. C’est ainsi qu’elle compte les jours et les nuits qui la séparent de sa maman. C’est un secret car elle trouve cette idée bien enfantine. À 8 ans, elle sait ce que représente 3 nuits, une semaine ou plus. Le plus long, ça avait été 21 nuits, c’était il y a 2 mois, le premier été ou elle n’a pas pu sauter du bord de la piscine en criant, à toi, papa, à toi maman…. C’était l’Un seulement, elle ne criait pas d’ailleurs, et trouvait l’Eau un peu froide. retirer chaque matin un petit caillou qui la rapproche de sa maman mais l’éloigne en même temps de son papa. Compter, décompter, retire les plus gros d’abord, ou alors les prendre un par un entre ses doigts, fermer les yeux, et supprimer le moins doux. Ou encore garder pour la fin, le plus coloré, ou celui qui a la forme la plus inattendue, laisser tomber les cailloux dans le fond de sa poche quand il n’en reste plus que 5, ressentir une satisfaction qu’ elle ne peut évidemment pas partager avec son papa. Au delà de 5, c’est encombrant, ça peut être bruyant. elle ne voudrait qu’ils s’échappent. Même si il lui arrive d’imaginer que maman lui fait une surprise et qu’elle revient bagage en main, vivre avec papa. alors la, elle verrait bien comment ses petits cailloux aux mille couleurs, aux mille formes se jèteraient comme des confettis. Non, elle sait que ce n’Est pas possible. Elle sert ses petits cailloux, il lui semble qu’elle a garde les plus rêches, elle ne les trouve même pas beau ces 3 derniers, elle les sert, elle voudrait les faire disparaître , ils rentrent dans sa peau, ils lui font mal.
Audrey
Olympie : blocs de pierre au sol, vestiges de colonnes tronquées, éclats de lumière sur les gradins du stade.
Des touristes, guide ouvert, circulent dans les allées empierrées tandis que des enfants s’amusent à escalader les troncs rocheux. Cris, rires, brouhaha des langues.
Là, les athlètes à la peau luisante et dorée courent jusqu’à l’épuisement pour offrir à Jupiter le meilleur d’eux-mêmes.
La même chaleur irradie la pierre sur laquelle je suis assise. Le temps est immobile.
Marie-Claire
LES PIERRES
Petit salon de pierres, assemblées sans ciment, au fond d’un jardin ceint de murs et de haies fleuries, où l’enfant solitaire jouait à faire comme si.
Une large pierre plate mais non plane posée sur deux pierres rectangulaires et couchées, oscillait doucement sous le poids de l’enfant qui y passait beaucoup de temps debout sur un pied ou sur l’autre. Puis elle décidait d’arrêter de sautiller, elle pouvait alors les pieds immobiles, juste en balançant son corps d’une jambe sur l’autre très doucement, faire danser la pierre. Cette immobilité vivante la faisait frissonner. Et, chantonnant des textes qu’elle improvisait et oubliait aussitôt, elle recommençait à sauter d’un banc de guingois à l’autre qui tremblait sous le choc pour revenir sur la table qui basculait un peu dans un bruit sourd.
Souvent elle alignait sur ces surfaces brutes les galets qu’elle sortait de ses poches. Ces pierres lissées par la mer, froides quand elles les posait, si vieilles, si usées se réchauffaient doucement au soleil. Elles devenaient brillantes quand elle les aspergeait d’eau ou qu’elle les jetait dans la bassine d’eau claire et fraîche. Elle les regardait sécher puis y dessinait du bout de ses doigts mouillés des signes, qu’elle voulait magiques.
Elle les glissait dans sa bouche, pour ressentir leur dureté sous ses dents, leur masse sur sa langue, leur goût étranger d’éternité qui remplissait ses yeux de larmes.